TU ES PIERRE ET SUR CETTE PIERRE JE BÂTIRAI MON EGLISE

 

 

 

SIRICE
(pape de 384 à 399)

"Directa ad decessorem"

Lettre de SIRICE, pape,
(décembre 384 (12 janvier 385 ?)-26 novembre 399)
à l'évêque Himère de Tarragone, 10 février 385

INDEX

Prééminence et autorité doctrinale de l'évêque de Rome

Baptême des hérétiques

La nécessité du baptême

Le célibat des clercs

 

Prééminence et autorité doctrinale de l'évêque de Rome

181 (Introduction, Par. 1) (...) Nous ne refusons pas à ta demande la réponse qui convient, puisque eu égard à Notre charge, Nous n'avons pas la liberté de pouvoir dissimuler ou taire quelque chose, puisque plus qu'à tous Nous incombe le zèle pour la religion chrétienne. Nous portons les charges de tous ceux qui peinent, et plus encore : les porte en Nous le bienheureux apôtre Pierre dont Nous croyons avec confiance qu'il Nous protège et Nous garde en toutes choses comme l'héritier de son ministère...

182 (Chap. 15, Par 20) Maintenant Nous encourageons encore et encore le propos de ta fraternité d'observer les canons et de garder les décrets édictés, pour que ce que Nous avons écrit en réponse à ta demande, tu fasses en sorte que cela soit porté à la connaissance de tous nos coévêques, et non pas de ceux-là seulement qui se trouvent dans ta province ; mais ce qui a été déterminé par Nous selon une ordonnance salutaire doit être envoyé aussi, accompagné de ta lettre, à tous les évêques de Carthage, de la Bétie, de Lusitanie et de Galice. Et bien qu'aucun prêtre du Seigneur n'ait la liberté d'ignorer les décisions du Siège apostolique ou les déterminations vénérables des canons, il pourra être néanmoins très utile et — compte tenu de l'ancienneté de ton sacerdoce — très glorieux pour ta Charité, que ce qui t'a été écrit à titre spécial en termes généraux soit porté, par ton souci de l'unanimité, à la connaissance de tous nos frères : afin que qui a été édicté par Nous, non pas de façon inconsidérée mais de façon circonspecte, avec une grande prudence et longue réflexion, demeure inviolé, et qu'à l'avenir soit fermée la voie des excuses, laquelle ne pourra plus être ouverte à personne auprès de Nous.

Baptême des hérétiques

183 (Chap. 1,Par 2) (Tu as fait savoir)...que beaucoup de ceux qui ont été baptisés par les ariens impies se hâtent vers l'Église catholique, et que certains parmi nos frères veulent les baptiser à nouveau : cela n'est pas permis ; car que cela se fasse, l'Apôtre l'interdit (voir Ep 4,5 ; He 6,4), les canons s'y opposent, et les décrets généraux envoyés aux provinces par mon prédécesseur Libère d'heureuse mémoire après l'annulation du concile de Rimini l'interdisent aussi. Nous les recevons dans la communauté des catholiques avec les novatiens et d'autres hérétiques, comme cela été décidé au synode, par la seule invocation de l'Esprit septiforme et moyennant l'imposition des mains de l'évêque — ce qui est observé également par tout l'Orient et l'Occident ; vous aussi vous ne devez pas désormais vous écarter de ce chemin, si vous ne voulez pas être séparés de la communauté avec nous par une sentence synodale.

La nécessité du baptême

184 (Chap. 2, Par 3) Sans vouloir cependant amoindrir le respect sacré qui s'attache à Pâques, Nous prescrivons d'administrer sans délai le baptême aux enfants qui, du fait de leur âge, ne peuvent pas encore parler, ou aux personnes qui se trouvent dans une nécessité quelconque de recevoir le saint baptême, de peur qu'il ne s'ensuive un détriment pour nos âmes si, par suite de notre refus de la fontaine du salut à ceux qui le désiraient, certains mourants venaient à perdre le Royaume et la vie. Quiconque de même se trouve menacé d'un naufrage, d'une invasion ennemie, ou de quelque maladie mortelle, qu'il soit admis, aussitôt qu'il le demande, au bénéfice de la régénération sollicitée. L'erreur jusqu'ici dans ce domaine doit suffire ; à présent que tous les prêtres s'en tiennent à la règle susdite, s'ils ne veulent pas être arrachés à la solidité du roc apostolique sur lequel le Christ a construit toute l'Église.

Le célibat des clercs

185 (Chap. 7, Par 8). Nous avons appris en effet que beaucoup de prêtres du Christ et de lévites, longtemps après leur consécration, ont procréé une descendance aussi bien de leur propre mariage que d'un commerce honteux, et qu'ils défendent leur méfait en prétextant qu'on lit dans l'Ancien Testament que la permission d'engendrer est accordée aux prêtres et aux ministres.

(Contre cet argument le pontife romain objecte :) (Par 9) Pourquoi a-t-il même été enjoint aux prêtres d'habiter loin de leur maison, au temple, l'année de leur tour de service ? Pour la raison qu'ils ne devaient avoir de commerce charnel pas même avec leurs femmes, de manière à briller par la pureté de leur conscience et à offrir ainsi un sacrifice agréable à Dieu.

(Par 10) C'est pourquoi après nous avoir illuminé par sa venue, le Seigneur Jésus atteste à son tour dans l'Évangile qu'il est venu accomplir la Loi et non l'abolir Mt 5,17. Et pour cette raison il a voulu que la forme de l'Église dont il est l'Époux, brille de la splendeur de la chasteté, de manière qu'il puisse la trouver... « sans tache ni ride » (Ep 5,27) au jour du jugement, lorsqu'il viendra à nouveau. Par la loi indissoluble de ces dispositions nous sommes tous liés, prêtres et lévites, pour que du jour de notre ordination nous consacrions nos cœurs et nos corps à la sobriété et à la chasteté, de sorte que nous plaisions au Seigneur notre Dieu dans les sacrifices que nous offrons quotidiennement.

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